Alors que le prix des voitures neuves a augmenté de 21% en moyenne entre 2020 et 2022 sur le marché français, les constructeurs automobiles ont aujourd’hui tendance à revoir leurs tarifs à la baisse. Le contexte de déflation allié à une concurrence accrue en sont les principales raisons.
La guerre des prix lancée sur le marché de l’automobile
C’est ce qui s’appelle une lueur d’espoir pour les ménages français dont le budget ne leur permet pas d’acheter une voiture neuve.
Après plusieurs années marquées par la crise sanitaire, la pénurie de semi-conducteurs ou encore la guerre en Ukraine qui ont successivement contribué à l’augmentation des prix des véhicules neufs, les tarifs commencent enfin à baisser au sein de l’industrie automobile.
Exit le temps où les problèmes de logistique freinant la production incitaient chaque constructeur à privilégier les modèles les plus rentables (haut de gamme) au détriment du volume, les marques ont désormais moins de possibilités d’augmenter les prix dans le contexte actuel de déflation.
La stratégie du “vendre moins mais plus cher” – les tarifs ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation entre 2000 et 2020 dans l’Union européenne – ainsi que le passage à l’électrique avec ses batteries si chères ont permis aux grands constructeurs (groupe Stellantis, GM, Ford, Renault…) d’afficher d’excellents résultats financiers grâce aux marges pratiquées.
Avec la reprise progressive du marché de l’auto, cette période semble aujourd’hui révolue et l’américain Tesla en a profité au printemps 2023 pour lancer une guerre des prix avec des baisses de tarifs allant jusqu’à 10 000 €.
En France, cette tendance se confirme avec le retour des rabais et notamment la Citroën C3 Origin qui est proposée à moins de 13 000 € en finition You.
Filiale de Renault, la marque roumaine Dacia suit également cette tendance en baissant déjà les prix de sa citadine électrique Spring – désormais privée de bonus écologique – avec un ticket d’entrée retombé à 18 400 € au mois de janvier (contre 20 800 € en 2023).
La concurrence des modèles chinois fait baisser les prix
Premier marché automobile mondial, la Chine contribue à intensifier la concurrence sur le marché européen avec l’arrivée progressive de toutes les marques telles que MG, BYD ou NIO.
En misant sur le volume grâce à son immense marché intérieur, les constructeurs chinois sont en effet en mesure de baisser les prix sur le Vieux Continent, en particulier ceux de leurs voitures électriques.
Après une première remise de 4 000 € en janvier, MG Motor a annoncé une nouvelle baisse de 7 000 € pour la berline compacte MG4 qui est commercialisée à 22 990 € en entrée de gamme. 
Face aux nouveaux Peugeot e-3008 (à partir de 44 990 €) et Renault Scénic E-Tech Electric (dès 39 990 €), la marque BYD a quant à elle été contrainte de baisser les tarifs de son SUV électrique Atto 3 de 14 % (37 990 €).
Les modèles européens adaptent ainsi leur positionnement tarifaire face à la concurrence américaine et asiatique, à l’image de la berline électrique Cupra Born qui a vu son prix d’achat baisser de 6 560 € sur sa version haut de gamme entre la fin d’année 2023 et février 2024 (de 46 550 à 39 990 €).
Avec des tarifs plus avantageux, la production chinoise contraint donc les autres constructeurs occidentaux à revoir la délicate équation qualité-prestations-prix.
Une bonne nouvelle pour le portefeuille des ménages qui seront en quête d’une nouvelle voiture dans les mois à venir, sachant que le prix moyen d’un véhicule neuf était de 35 474 € l’année dernière.
