En novembre, le marché automobile enregistre une nouvelle contraction avec une baisse notable des immatriculations (133 319), reflétant les incertitudes économiques et les ajustements liés aux nouvelles évolutions du secteur. Les immatriculations de voitures particulières neuves ont reculé ce mois-ci de 13 % par rapport à novembre 2023, un mois qui bénéficiait de deux jours ouvrés supplémentaires. Cette baisse alourdit le bilan annuel, portant le repli cumulé à -4 %.
Les hybrides et les SUV ont le vent en poupe
Selon les données chiffrées du site AAA Data, après un recul de 15 % de part de marché en octobre, les immatriculations de véhicules électriques retrouvent en novembre leur moyenne des deux dernières années, autour de 18 %, pourtant loin de l’objectif gouvernemental de 66 % en 2030. Si Renault tire son épingle du jeu avec une hausse de 77 % grâce aux succès de ses modèles Renault 5 et Scénic, d’autres constructeurs comme Tesla ou Dacia enregistrent de fortes baisses. Par ailleurs, la surtaxe appliquée aux voitures chinoises, comme celles de MG, freine leurs performances, bien que BYD affiche une progression spectaculaire, multipliant ses immatriculations par cinq.
Les hybrides, en revanche, poursuivent leur ascension avec une progression globale de 17 %, représentant 48 % des immatriculations de véhicules particuliers neufs. Les modèles non rechargeables dominent le segment, tandis que les microhybrides enregistrent un bond de 71 %. Les hybrides rechargeables, pénalisés par les changements fiscaux attendus en 2025, subissent quant à elles un repli de 20 %.
Côté carrosserie, les SUV reculent de 4 % mais conservent une part majoritaire de plus de 50 % des immatriculations, malgré des pressions comme celles du Conseil de Paris pour limiter les modèles les plus lourds. En outre, les berlines chutent de 21 % et représentent 42 % du marché.
Un marché davantage dominé par l’occasion
Alors que le marché des voitures neuves reste à des niveaux historiquement bas, celui des véhicules d’occasion affiche une baisse de seulement 2 % en novembre avec 432 542 transactions. Depuis le début de l’année, ce marché progresse toutefois de 3,6 %, atteignant près de 4,93 millions de transactions cumulées. Désormais, plus de trois véhicules d’occasion sont vendus pour un véhicule neuf, un indicateur des tensions sur le pouvoir d’achat et du vieillissement accéléré du parc automobile.
Les modèles essence classés Crit’Air 1 dominent les ventes avec 37 % des transactions, en hausse de 9 % ce mois-ci. Les Crit’Air 2 emboitent le pas avec 32 % de part de marché. Cependant, les véhicules d’occasion électriques (Crit’Air 0) connaissent la plus forte progression, gagnant 19 % pour atteindre près de 3 % des ventes en novembre.
En termes de canaux de vente, les transactions entre particuliers restent majoritaires, représentant plus de 50 % du marché en novembre, avec une hausse de 1 %, légèrement supérieure à la tendance annuelle. En revanche, les ventes de professionnels à particuliers baissent de 2,5 % sur le mois, bien qu’elles enregistrent une progression annuelle de 6,5 %. L’extension du leasing social aux véhicules électriques d’occasion, prévue pour 2025, pourrait bien dynamiser ce segment.
Classement des marques les plus plébiscitées en novembre 2024
En novembre 2024, Renault arrive en tête du classement des marques les plus vendues en France, avec 12 095 unités écoulées, représentant 17,9 % de part de marché et enregistrant une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. En deuxième position, on retrouve Dacia avec 9 414 unités vendues et une part de marché de 13,9 %. Avec 6 603 unités, Peugeot ferme la marche du podium et affiche une solide progression de 17,9 %, atteignant 9,7 % de part de marché. Toyota, avec 5 792 unités et une part de marché de 8,6 %, enregistre une baisse de 9,2 %, tandis que Volkswagen se place cinquième avec 4 097 unités et 6 % de part de marché, bien qu’il affiche une légère diminution de 1,9 % par rapport à l’année précédente.
Focus sur les utilitaires : la chute se poursuit
Les utilitaires légers poursuivent leur déclin avec un quatrième mois consécutif de baisse en novembre, enregistrant une chute de 16,2 % à 28 121 immatriculations. Si la plupart des marques du top 10 sont en difficulté, Peugeot se distingue en enregistrant une hausse de 9,6 % avec 5 490 unités vendues. Alors que la fin de l’année approche, l’incertitude persiste quant à l’évolution du marché. Cependant, les VUL restent globalement positifs, affichant une augmentation de 2,1 % depuis le début de l’année, avec un total de 346 699 immatriculations, une avance qui pourrait bien se réduire dans les dernières semaines de 2024.
Perspectives pour les mois à venir : quid du malus écologique ?
Le malus écologique n’a jamais concerné plus de 50 % des voitures neuves immatriculées en France, mais avec le nouveau barème prévu dans le Projet de Loi de Finances 2025, ce seuil pourrait être franchi pour la première fois. Bien que la majorité des véhicules concernés devraient se voir attribuer un montant relativement faible, cette mesure pourrait difficilement être bien accueillie par les automobilistes, déjà fortement impactés par les hausses des prix des voitures neuves depuis 2020. Après une année 2024 marquée par un taux record de véhicules malussés, l’intensification du malus en 2025 pourrait conduire à des chiffres encore plus élevés.
Le PLF 2025 est toujours en discussion et la confirmation des détails du malus n’est pas attendue avant la fin décembre. En attendant, le gouvernement pourrait choisir de faire adopter la mesure sans concertation, comme cela a été le cas pour le budget de la sécurité sociale. Cependant, la situation reste incertaine, avec des risques politiques pouvant potentiellement influencer le projet, comme le soulève une motion de censure. Si la réforme du malus est validée, les volumes de voitures soumises à un malus pourraient atteindre un niveau historique en 2025.
