Pendant des décennies, l’achat d’une voiture en France et en Europe impliquait presque toujours la visite d’un concessionnaire local. Pour dénicher des pièces d’occasion, la plupart des automobilistes se rendaient dans une casse automobile. Cependant, ces dernières années, la transition numérique et la mondialisation ont bouleversé ces pratiques. Les données présentées ci-dessous mettent en évidence l’ampleur de cette évolution et son impact sur l’ensemble du secteur.
Les concessionnaires locaux face à la pression du numérique
Selon le CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles), environ 1,53 million de voitures particulières neuves ont été immatriculées en France en 2023, enregistrant ainsi une légère hausse par rapport à l’année précédente. Une partie croissante de ces ventes s’effectue désormais en ligne. D’après une étude de la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), le commerce électronique en France a généré environ 146 milliards d’euros en 2023, soit le double de ce qu’il représentait cinq ans plus tôt, grâce notamment à la vente en ligne de véhicules et de services associés.
Des plateformes en ligne telles qu’AutoJM.fr permettent désormais aux consommateurs de commander des voitures neuves à des tarifs compétitifs, avec une livraison possible dans toute la France et parfois dans d’autres pays de l’UE. L’entreprise indique que 20 % de ses ventes en 2022-2023 étaient destinées à des clients résidant hors de France. Pour les consommateurs, cela se traduit par un choix plus vaste et une comparaison de prix facilitée. Pour les concessionnaires traditionnels, la concurrence s’intensifie, les obligeant à adopter des stratégies numériques plus robustes pour rester compétitifs.
L’essor du marché des pièces d’occasion en ligne
Parallèlement à la vente de véhicules, le marché des pièces d’occasion connaît une transformation numérique majeure. Historiquement, les automobilistes devaient contacter plusieurs casses pour trouver une pièce précise. Aujourd’hui, grâce à des sites comme AutoPart24.fr, il est possible de commander et de recevoir des composants d’occasion provenant de toute l’Europe directement à domicile.
Selon un rapport de l’ADEME (Agence de la transition écologique), la proportion de composants automobiles réemployés augmente d’environ 8 % par an en France, stimulée par la digitalisation du secteur.
Le commerce transfrontalier : opportunités et défis
Lorsque l’achat de voitures et de pièces détachées devient transfrontalier, de nouvelles perspectives commerciales s’ouvrent. Selon Eurostat, 23 % des achats en ligne effectués dans l’UE en 2022 concernaient des plateformes situées à l’étranger, marquant une augmentation de 5 points de pourcentage depuis 2019. Les produits liés à l’automobile, notamment les pièces détachées et les accessoires, suivent cette tendance croissante.
Cependant, cette internationalisation introduit également plusieurs défis. La logistique devient plus complexe, avec des délais de livraison potentiellement plus longs et des coûts de transport accrus. Les règles de TVA peuvent varier selon les pays, même si l’absence de droits de douane au sein de l’UE facilite les échanges. De plus, le service après-vente et les garanties peuvent poser des problèmes lorsque les acheteurs interagissent avec des vendeurs internationaux, nécessitant des services clientèle multilingues et une clarification des conditions de vente. Malgré ces contraintes, l’expansion transfrontalière offre un éventail plus vaste de produits et des prix souvent plus compétitifs pour les consommateurs, tout en ouvrant des marchés plus étendus pour les entreprises.
Durabilité et économie circulaire
Un facteur essentiel expliquant l’engouement actuel pour les pièces d’occasion est l’attention croissante portée à l’environnement et à la durabilité. Une étude de la Commission européenne datant de 2021 indique que la réutilisation ou le reconditionnement de certaines pièces automobiles peut réduire les émissions de CO₂ jusqu’à 70 % par rapport à la production de pièces neuves, en fonction du type de composant. L’ADEME estime qu’en France, la réutilisation des pièces de moteur et de carrosserie permet d’économiser environ 200 000 tonnes de CO₂ par an.
Le recours aux plateformes en ligne, associé à des démarches plus respectueuses de l’environnement, séduit un nombre croissant de consommateurs souhaitant réduire leur empreinte carbone. Une enquête réalisée par Ifop en 2022 révèle que 59 % des Français se déclarent “très susceptibles” d’acheter des pièces d’occasion en ligne pour soutenir l’économie circulaire, surtout si cela leur permet de réaliser des économies. Cette sensibilisation accrue à l’environnement renforce l’attrait pour des solutions plus durables et moins coûteuses, poussant les plateformes en ligne à diversifier leurs offres et à informer les clients sur les bénéfices écologiques du réemploi.
Quelles perspectives pour demain ?
La numérisation continue de transformer le secteur automobile et le marché des pièces d’occasion. D’après la Fevad, le nombre de sites de vente en ligne en France est passé de 210 000 en 2015 à plus de 300 000 en 2022, avec une proportion significative se spécialisant dans des niches précises, notamment dans l’automobile. Par ailleurs, 75 % des consommateurs français considèrent la rapidité de livraison comme un critère essentiel (Fevad, 2023), ce qui pousse les acteurs du marché à optimiser leurs solutions logistiques pour proposer des livraisons plus rapides, parfois en « same day » ou « next day ».
La transparence devient également un enjeu majeur. Selon un rapport de l’ADEME de 2022, 62 % des consommateurs expriment encore des doutes quant à la fiabilité des pièces d’occasion, incitant les plateformes à introduire davantage de contrôles qualité, de certificats et de garanties pour rassurer les acheteurs. Enfin, l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles) prévoit que les véhicules électriques et hybrides représenteront plus de 30 %des nouvelles immatriculations en Europe d’ici 2025, ouvrant de nouvelles opportunités pour le réemploi de batteries et de composants électroniques, tout en exigeant une expertise renforcée pour manipuler ces pièces en toute sécurité.
