Le malus écologique, dispositif fiscal visant à pénaliser les véhicules les plus polluants, connaîtra un durcissement significatif à partir de 2025. Ces mesures, inscrites dans le projet de loi de finances pour 2025, visent à encourager l’adoption de véhicules moins émetteurs de CO₂ et à accélérer la transition écologique du parc automobile français.
Abaissement du seuil de déclenchement du malus CO₂
À compter du 1ᵉʳ mars 2025, le seuil d’émission de CO₂ déclenchant le malus sera abaissé de 5 grammes par kilomètre, passant de 118 g/km en 2024 à 113 g/km. Ainsi, les véhicules émettant 113 g/km de CO₂ seront soumis à un malus initial de 50 €, montant qui augmentera progressivement avec chaque gramme supplémentaire émis. Cette tendance se poursuivra dans les années suivantes, avec un seuil fixé à 108 g/km en 2026 et à 103 g/km en 2027.
Augmentation du plafond du malus CO₂
Parallèlement à l’abaissement du seuil de déclenchement, le plafond du malus sera relevé de manière significative. En 2025, le montant maximal du malus atteindra 70 000 €, contre 60 000 € en 2024, pour les véhicules émettant plus de 192 g/km de CO₂. Ce plafond continuera d’augmenter pour atteindre 80 000 € en 2026 (à partir de 191 g/km) et 90 000 € en 2027 (dès 190 g/km).
Renforcement du malus au poids
Le malus au poids, introduit pour pénaliser les véhicules les plus lourds, sera également durci. À partir de 2026, le seuil de poids déclenchant cette taxe passera de 1 600 kg à 1 500 kg. Les véhicules dépassant ce poids seront soumis à une taxe de 10 € par kilogramme excédentaire, montant qui augmentera progressivement pour atteindre 30 € par kilogramme pour les véhicules de plus de 2 tonnes. Notamment, les véhicules électriques, jusqu’alors exonérés, seront soumis à ce malus à partir du 1ᵉʳ juillet 2026, avec un abattement de 600 kg pour compenser le poids des batteries. Les hybrides rechargeables devront répondre à des critères plus stricts pour bénéficier d’une réduction de poids, tandis que seuls les véhicules fonctionnant à l’hydrogène conserveront une exonération totale.
Suppression des exonérations pour les véhicules hybrides
L’article 97 de la loi de finances pour 2024 prévoit, à compter du 1ᵉʳ janvier 2025, la suppression des exonérations de malus au poids et de la taxe CO₂ annuelle pour les véhicules hybrides. Des abattements sont toutefois prévus pour certains véhicules afin d’atténuer l’impact de cette mesure.
Réactions au sein de la filière automobile
Ces mesures suscitent des inquiétudes parmi les professionnels de l’automobile. Selon le syndicat Mobilians, représentant les acteurs du secteur, cette trajectoire fiscale pourrait entraîner une augmentation significative de la proportion de véhicules soumis au malus, passant de 13 % des Peugeot 208 concernées en 2024 à 44 % en 2025. Les constructeurs pourraient être amenés à revoir leur offre pour éviter la surtaxe, mais l’instabilité réglementaire et fiscale inquiète les acteurs du secteur, qui réclament davantage de visibilité sur le cadre législatif à venir.
Impact sur les consommateurs
Pour les consommateurs, ces évolutions signifient une augmentation potentielle du coût d’acquisition des véhicules neufs, en particulier pour les modèles les plus polluants ou les plus lourds. Il est donc essentiel de prendre en compte ces nouvelles dispositions lors de l’achat d’un véhicule, en privilégiant des modèles moins émetteurs de CO₂ et plus légers pour limiter l’impact financier du malus écologique.
Le durcissement du malus écologique à partir de 2025 reflète la volonté du gouvernement d’accélérer la transition vers une mobilité plus durable. Ces mesures, bien que contraignantes pour les constructeurs et les consommateurs, visent à réduire les émissions de CO₂ du parc automobile français et à encourager l’adoption de véhicules plus respectueux de l’environnement. Il est donc crucial pour les acheteurs potentiels de se tenir informés des évolutions réglementaires afin de faire des choix éclairés lors de l’acquisition de leur prochain véhicule.