Marché automobile : fin de la délocalisation ?

Marché automobile délocalisation

La pandémie du Coronavirus qui a sévit et sévit encore a soulevé de nombreux problèmes quant au modèle économique français et a principalement remis en cause les avantages de la délocalisation contre des inconvénients qui se sont montrés récemment plus que contraignants. Toutes les régions du monde ont été (plus ou moins) touchées par le virus, et de nombreuses capitales économiques ont été affectées. Le domaine de l’automobile a notamment été particulièrement affaibli par l’arrêt des activités en Chine, avant même que la France ne soit elle aussi confinée. C’est l’un des pays les plus importants puisque de nombreuses pièces automobiles et de nombreuses chaînes de productions s’y trouvent, et l’activité d’importation depuis la Chine vers l’hexagone est primordiale pour l’activité économique de notre pays. Le ministre de l’économie a donc décidé de reprendre en main le sujet de la délocalisation et joue sur le contexte économique pour favoriser un retour, une re-localisation en France.

La délocalisation : solution logique

La délocalisation découlait d’une logique en matière de frais : la France est l’un des pays où les normes sont les plus strictes et où les coûts sont les plus élevés. Pour que les prix des véhicules puissent rester corrects tout en assurant aux producteurs automobiles une bonne rentabilité, la meilleure solution était de délocaliser dans des pays où les coûts de production et la main d’oeuvre sont les moins chers.

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L’Etat promet des investissements pour aider les producteurs automobiles

Mais suite à cette pandémie, le sujet de la délocalisation, déjà abordé au mois de décembre, est devenu l’un des piliers des problématiques du modèle économique français. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, déclare alors “Si on dit aux constructeurs automobiles nous sommes prêts à vous aider, nous sommes prêts à améliorer par exemple les primes à la conversion, nous sommes prêts à regarder ce qui peut améliorer votre compétitivité sur les sites de production français, la contrepartie ça doit être quelle relocalisation est-ce que vous envisagez”. Un appel très clair aux nombreux constructeurs français : il faut faire revenir autant que possible la production en France. Et dans ce cas, le gouvernement s’engage à aider financièrement les professionnels concernés. Il a également ajouté “Nous sommes prêts à participer à la filière batteries électriques. L’Etat met beaucoup d’argent public sur la table. C’est un grand enjeu stratégique et technologique pour l’Europe”. Il s’agira donc de concilier la voie de la relocalisation avec celle du développement des modèles propres.

Le gouvernement français serait donc prêt à un investissement supplémentaire. Rappelez-vous, il y a quelques mois, l’Etat annonçait l’ouverture de deux fonds de 25 millions d’euros. Un premier fond dédié à l’investissement dans de nouvelles lignes de production pour accompagner la transformation écologique des sous-traitants automobile, et un deuxième fond dédié à la garantie de prêts pour les sous-traitants, initialement pensé pour anticiper la baisse de l’activité automobile prévue pour 2020. La crise actuelle n’ayant pas été appréhendée, ce deuxième fond devrait donc être plus qu’utile aux constructeurs automobiles.

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Quelles avantages à ce nouveau modèle économique ?

La relocalisation permettrait de reprendre plus facilement le contrôle de la production après une crise comme celle traversée actuellement, mais cela aurait aussi des retombées positives concernant l’écologie, grâce à des transports en nombre réduit. On peut également espérer une évidente hausse du nombre de salariés en France, puisqu’il s’agirait de produire plus sur le territoire. Rappelons que selon le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA), l’industrie automobile employait 301 000 salariés en 2004, contre 213 000 en 2017. Seuls les modèles les plus coûteux sont encore produits en France, comme les utilitaires chez Renault ou les SUV chez Peugeot. Les petites voitures telles que les citadines sont désormais produites à l’étranger puisque leur prix, comparé aux coûts de production, ne permettent pas une rentabilité suffisante si la production se fait en interne.

Le monde de la production automobile devrait donc connaître des changements conséquents durant les prochains mois. Un courrier a d’ailleurs été transmis à la Commission Européenne, signé de la Hollande et la France, demandant des normes plus strictes concernant les produits importés en Europe. Voir la vidéo ci-dessous pour comprendre.

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