La voiture, un produit de luxe ? 

Voiture produit de luxe

Flambée du prix des carburants, augmentation des tarifs liés aux contrats d’assurance, hausse du prix des péages, des coûts d’entretien ou encore des pièces détachées… L’inflation galopante a une incidence largement perceptible sur le pouvoir d’achat des Français. Face à ce constat, nombreux sont ceux qui éprouvent de plus en plus de difficultés pour accéder à l’automobile. À tel point que la voiture serait clairement devenue à ce jour un objet de luxe pour les classes moyennes et autres foyers les moins aisés. 

Une inflation préjudiciable aux automobilistes

La crise sanitaire, la pénurie de semi-conducteurs et la guerre en Ukraine peuvent-elles justifier à elles seules l’envolée des prix de l’automobile ? Dans ce contexte peu propice à l’achat, les plus pessimistes y verront une stratégie inflationniste visant à tirer profit des derniers acheteurs qui seraient encore en capacité de s’offrir un véhicule neuf. Bien loin de toutes ces spéculations, la filiale allemande de la structure de financement BNP Paribas vient de mener une étude dans 18 pays – dont la France afin de mieux comprendre la situation du marché en Europe. Cette dernière démontre notamment l’existence d’un fossé entre la perception du grand public sur le prix d’achat toujours plus élevé d’une voiture neuve et les profits enregistrés par la plupart des groupes automobiles en 2022. 20% des 17000 automobilistes interrogés pensent en effet que la voiture est désormais un privilège réservé aux plus riches. 59% des Français craignent même ne plus être en capacité d’acheter un véhicule dans le futur. Seulement 13% du panel européen estime quant à lui que l’acquisition d’une voiture est aujourd’hui financièrement possible. 

Vers une baisse des marges des constructeurs ?

Selon cette étude, le prix moyen des véhicules a grimpé bien plus vite que l’inflation et les revenus moyens des foyers français, avec une accélération nette depuis 2012. Dans l’Hexagone, le prix moyen d’une voiture est désormais de 16 553 € (achats neufs et d’occasion confondus). Avec une marge moyenne de près de 8.5% en 2022, l’industrie automobile a donc atteint des sommets en matière de rentabilité. L’essor des véhicules hybrides rechargeables et électriques ainsi que la réduction de l’offre sur les voitures en entrée de gamme ont largement contribué à ces résultats record. La tendance pourrait néanmoins s’inverser dans le courant de l’année 2023 avec une baisse des commandes de véhicules neufs et des marges qui pourraient être divisées par deux d‘ici deux ans selon le cabinet de conseil en stratégie Bain. Malgré une situation économique en détérioration, la concurrence et l’offre grandissante de véhicules low-cost devraient en ce sens contribuer à la chute des prix. Les analystes du cabinet américain tablent déjà sur une baisse de 4 à 6% en moyenne des marges des constructeurs et de toutes les marques généralistes. Avec des ventes record en 2022, le marché des voitures de luxe ne connaît lui pas la crise. Certaines marques comme Rolls-Royce 6 021 véhicules vendusou Bentley 15 174 modèles écoulés- ont même réalisé la meilleure année de toute leur histoire. Réservé aux élites, le marché de la voiture de luxe devrait de son côté être épargné par cette hypothétique baisse des prix dans les prochaines années. 

Se rabattre sur le marché de l’occasion ?

Alimenté par le véhicule neuf (VN), le marché de la voiture d’occasion (VO) suit cette même tendance en étant mécaniquement impacté par la hausse générale des prix. En 2022, la voiture d’occasion bon marché n’existait quasiment plus à cause de la demande soutenue et de la faiblesse des stocks liée aux problèmes de livraison dans le marché du neuf. Cette spirale inflationniste est néanmoins en passe d’être cassée avec l’augmentation progressive des stocks et des revendeurs de véhicules d’occasion qui n’auront d’autre choix que de faire baisser leurs prix afin d’écouler leurs modèles. Si certains professionnels ont profité du contexte pour gonfler le prix des voitures à la vente, le deuxième semestre 2023 devrait être synonyme de retour à la normale sur le marché de l’occasion. Assez pour ne pas considérer que l’automobile devient un produit de luxe ? Chacun jugera. 

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