Après avoir travaillé plusieurs mois sur de nombreuses mesures possibles pour protéger l’environnement, la Convention Citoyenne sur le climat s’est réunie une dernière fois ce week-end. Elle est constituée de 150 français tirés au sort qui échangent et débattent sur des solutions pour protéger l’environnement. Ils font ensuite un retour sur les propositions (votées positives en majorité) à la ministre de la transition écologique. L’objectif principal et moteur des différentes propositions est le suivant : réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (en prenant comme base l’année 1990).
Autoroutes limitées à 110 km/h ?
Au programme a été abordée la limitation de vitesse sur les autoroutes avec un projet clair : réduire à 110 km/h la vitesse maximale autorisée. En terme de protection environnementale, cela reviendrait à réduire 15 à 25% de la pollution, mais aussi à diminuer les accidents.
Les avis sont nombreux sur le sujet alors que le débat a été soulevé lors de la Réunion : RTL explique que certains y sont défavorables, argumentant que “cela va reporter le trafic des autoroutes vers les nationales, limitées à 110 et gratuite” ou encore “un intermédiaire de 120 km/h serait plus facile à faire passer, comme en Espagne, Belgique ou au Portugal”. De l’autre côté, de nombreuses personnes ont voté favorablement, avec une femme qui souligne “j’ai été moi-même victime d’un accident de la route qui aurait peut-être été évité avec une vitesse moindre”. En définitive, 60% des personnes présentes se sont montrées favorables à une réduction de la vitesse sur autoroute.
Cependant, il reste fort à parier que cette mesure ne verra pas le jour. A peine exposée aux yeux du grand public que l’association 40 millions d’automobilistes lançait une pétition contre la réduction à 110 km/h, déjà signée par plus de 400 000 personnes (selon l’indépendant).
Vers une diminution des voitures individuelles
En plus des autoroutes, les centres-villes ont été au coeur des débats, et sur ce sujet, les 150 citoyens réunis sont unanimes : l’accès aux centres-villes devraient être interdits aux véhicules les plus polluants, et le nombre de pistes cyclables doit augmenter. La question de la création de parkings-relais est également abordée et votée à l’unanimité, un projet déjà évoqué par nos dirigeants. Les indemnités kilométriques pourraient également être revues à la baisse afin de tendre vers une diminution du nombres de véhicules individuels.
Bonus/malus écologique, taxe, interdiction : autres mesures
Alors que le bonus écologique a vu son montant maximum augmenter de 1000€ après le déconfinement afin de relancer les ventes automobiles, le sujet a été évoqué par la Convention Citoyenne sur le climat et il a été proposé qu’à terme, le montant soit plus élevé pour encourager l’achat de véhicules peu voir pas polluants. Le malus écologique lui pourrait être rendu plus sévère, avec notamment la prise en compte du poids.
Dans la liste des autres règles suggérés lors de la Réunion, on découvre :
– l’interdiction potentielle de la vente de véhicules jugés trop polluants dès 2025
– l’apposition d’une vignette verte sur les véhicules peu polluants qui auraient ainsi droit à l’accès aux centres villes et des places de parking réservées
– l’ajustement des taxes sur les contrats d’assurance selon le niveau d’émission des véhicules
– la mise en place d’un prêt à taux zéro pour les véhicules peu polluants
Ces propositions sont désormais soumises à la ministre de la transition écologique, qui organisera un vote et retiendra les propositions votées en majorité sous réserve d’acceptation de l’exécutif par la suite. C’est ensuite à la Convention Citoyenne que revient le droit de décider d’un référendum pour faire voter ces nouvelles réglementations.
