La moitié des ménages français concernée par cette augmentation
Présent ce lundi lors de l’ouverture du Mondial de l’Auto sur le site du Parc des Expositions de la Porte de Versailles, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé que le bonus écologique va être porté de 6 000 à 7 000 € pour l’achat d’une voiture électrique. Alors que plusieurs gouvernements ont déjà revu le montant de leurs aides à la baisse, cette mesure vise à booster les ventes de voitures électriques en France. L’augmentation du bonus écologique concerne la moitié des ménages français -aux revenus les plus modestes- et ambitionne de favoriser l’achat de véhicules électriques dont le prix reste bien moins accessible que leurs équivalents thermiques (essence ou diesel).
Désormais valable pour les véhicules électriques ou hybrides vendus moins de 47 000 € (les montants d’achat des véhicules passent de 45 000 à 47 000 €), le bonus écologique s’applique notamment aux voitures compactes ou aux SUV comme la Peugeot e-2008 ou la Renault Mégane. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de préférence européenne pour le gouvernement qui entend jouer la carte du protectionnisme afin de dynamiser le secteur face à la concurrence américaine et chinoise notamment. La présence cette année au Mondial de l’Auto de nombreuses entreprises asiatiques (à savoir les constructeurs BYD ou Ora) illustre cette tendance dans la mesure où 80% des véhicules électriques sont actuellement achetés à l’étranger.
Maintenu à deux reprises alors qu’il devait chuter de 1 000 € au 1er janvier puis au 1er juillet 2022, le montant du bonus écologique passe donc de 6 000 à 7 000 € avec une nouvelle échéance reportée au 31 décembre 2022. Pour inciter les acheteurs à se tourner vers les voitures neuves émettant peu ou pas de CO2, le ministère de l’économie a également précisé que la période de facturation sera allongée jusqu’au 30 juin 2023 pour les véhicules commandés avant le 31 décembre 2022.
Avec 700 000 bonus écologiques attribués à ce jour, le gouvernement entend clairement accélérer sa transition écologique avec ce plan de soutien au marché des voitures électriques qui représente aujourd’hui 13% des ventes (contre seulement 1% en 2017). Par la même occasion, le chef de l’état souhaite rendre l’achat d’une voiture électrique accessible à tous avec l’objectif de faire en sorte que l’intégralité du parc automobile français soit électrifiée à partir de 2035.
Le bouclier tarifaire élargi aux bornes de recharge
Parallèlement à l’augmentation du bonus écologique, Emmanuel Macon a également affirmé que le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie sera étendu aux bornes de recharge électriques. Avec 1.1 million de bornes installées en France –dont 70 000 bornes publiques-, le gouvernement prend en compte la hausse du prix de l’électricité en prolongeant sa limitation jusqu’en 2023 par le biais du bouclier tarifaire (tarifs de l’énergie limités à 15% contre 4% en 2022).
Le développement de la voiture électrique en France devrait se matérialiser par l’élargissement du réseau de bornes de recharges avec des objectifs fixés à 100 000 au terme des six premiers mois de 2023 (augmentation progressive de bornes installées tous les ans avec un objectif de 400 000 en 2030).
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’énergie (ADEME) révèle par ailleurs que 90% des automobilistes en possession d’une voiture électrique font leurs recharges en maison individuelle contre 54% en habitat collectif (type de logement comprenant des services afin de partager les bornes).
La hausse du bonus écologique et l’élargissement du bouclier tarifaire aux bornes de recharge publiques pourraient également s’accompagner d’une augmentation du nombre de bornes dans les copropriétés afin de démocratiser la mobilité électrique à un moindre coût pour les usagers. Recharger une voiture électrique coûte en effet 10 € en moyenne à domicile contre 40 € avec une borne de recharge rapide.
Le dispositif de location de voitures électriques à 100 € par mois -dont devraient bénéficier les foyers les plus modestes- sera quant à lui lancé au deuxième semestre 2023, tandis que 150 millions € du “Fonds Vert” pour les collectivités seront redirigés vers les Zones à Faibles émissions (ZFE) dans le cadre d’une aide à l’accompagnement des nouvelles interdictions de circulation pour les véhicules les plus anciens.
Crédit photo : challenges.fr.