Brexit : conséquences sur le marché automobile

Brexit

Voilà quelques mois que l’Angleterre a annoncé officiellement sa sortie de l’Union Européenne. Le Brexit est devenu alors l’un de sujets de conversation les plus courants : qu’adviendra-t-il des travailleurs étrangers en Angleterre, des voyages entre l’Angleterre et le reste de l’Europe, et, plus précisément pour le domaine de l’automobile, comment se passeront les échanges avec l’Union Européenne ? Cette dernière question est particulièrement soulevée ces derniers temps car le constructeur Nissan pourrait bien fermer son usine de Sunderland (nord du Royaume-Uni) si les échanges sont taxés, comme prévu. Zoom sur cette affaire.

Taxe d’exportation de 10%

Suite à l’annonce de sa sortie de l’Union Européenne, le Royaume-Uni a conclu un accord avec l’Europe stipulant que la sortie définitive se fera en 2021, ce qui laisse quelques mois à l’Angleterre pour organiser sa future vie économique en tant qu’indépendant. Sa présence parmi les pays d’Europe permettait à l’Angleterre de faciliter ses échanges avec ses voisins de l’Union Européenne. Les constructeurs automobiles peuvent encore à l’heure d’aujourd’hui exporter les véhicules – en France par exemple – sans payer la moindre taxe, ce qui ne sera plus le cas d’ici 2021. Le Royaume-Uni élabore d’ailleurs une stratégie qui ferait monter à 10% la taxe sur les véhicules qui sortent de son territoire.

Nissan s’inquiète pour l’usine de Sunderland

Un chiffre qui inquiète Nissan, et menace le fonctionnement de son entreprise de Sunderland. Avec une taxe de 10%, les coûts deviendraient trop importants et l’usine devrait fermer ses portes. Ashwani Gupta, chef de l’exploitation chez Nissan, a déclaré à la BBC avoir prévenu les responsables de ce projet « Vous savez que nous sommes le premier constructeur automobile au Royaume-Uni et nous voulons continuer. Nous sommes déterminés. Cela dit, si nous n’obtenons pas les tarifs actuels, ce n’est pas notre intention, mais l’entreprise ne pourra pas survivre. C’est ce que tout le monde doit comprendre ».
En tirant l’alarme sur l’avenir de son entreprise, le constructeur japonais espère bien faire entendre raison et pouvoir maintenir les coûts à l’état actuel, soit l’absence de taxe. Il reste quelques mois à Nissan pour convaincre le Royaume-Uni, car la ville de Londres a déclaré que les négociations ne seraient pas prolongées au-delà de la date butoir aujourd’hui établie à fin 2020. Le constructeur automobile avait déjà annoncé la semaine dernière la fermeture pour décembre 2020 de son usine située à Barcelone, qui emploie près de 3 000 personnes.

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L’activité de l’usine automobile

L’usine de Sunderland est l’une des plus importantes du territoire anglais : elle a produit pas moins de 350 000 véhicules l’an dernier, dont des modèles phares comme le Nissan Juke et le Nissan Qashqai. Elle emploie environ 6000 personnes, et la chaîne d’approvisionnement compte 27 000 autres emplois. En 2018, 442 000 voitures (selon Capital.fr) sont sorties de cette usine, et 70% étaient destinés à l’Union Européenne. On peut donc imaginer le coût que cela représenterait si chaque véhicule était taxé de 10%.

Le constructeur Japonais pourrait être contraint de déménager en Europe si toutefois l’Angleterre maintient sa volonté de taxer les exportations de véhicules vers les pays de l’Union Européenne. Ce cas de figure n’est pas un projet rassurant pour l’Angleterre qui subit déjà les conséquences de la crise du Covid-19 : le constructeur de voiture de luxe Aston Martin a déjà annoncé 500 licenciements sur le territoire anglais.

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