Indicateur important lors de l’achat d’un véhicule sur le marché de l’auto de seconde main, le kilométrage influence directement la valeur d’une voiture d’occasion avec une cote qui diminue au fil des années selon sa date de première mise en circulation. Pour faire une bonne affaire, mieux vaut donc faire preuve de vigilance en consultant l’historique du véhicule et en vérifiant que le compteur kilométrique n’a pas été falsifié. Voici nos conseils qui vous permettront d’affiner votre choix et d’éviter de tomber dans le piège.
Consulter l’historique d’un véhicule d’occasion
Un kilométrage élevé aura mécaniquement plus d’impact sur le prix de vente d’une voiture d’occasion. Dans ce cadre, la généralisation des compteurs électroniques a fortement augmenté leur falsification afin de gonfler le tarif de revente.
Entre 280 000 et 625 000 voitures seraient en effet concernées sur plus de 5.5 millions de véhicules d’occasion vendus en moyenne chaque année en France (5 à 12% des voitures d’occasion vendues en Europe).
Si une routière affichant plus de 200 000 km au compteur n’est généralement plus considérée comme un gage de fiabilité à long terme, le kilométrage ne peut pas constituer le seul critère permettant d’évaluer son niveau d’utilisation et donc d’usure.
Comme les apparences sont parfois trompeuses, consulter l’historique d’un véhicule avant de l’acheter apparaît d’abord comme la solution la plus judicieuse afin de ne pas avoir de mauvaise surprise une fois la transaction réalisée.
En ce sens, le site Histovec permet aujourd’hui de produire un rapport sur l’historique de toutes les marques et modèles de voitures immatriculées uniquement en France (les véhicules importés dont les contrôles techniques ont été effectués à l’étranger ne sont pas répertoriés par le site).
Alors qu’elle peut uniquement être obtenue par le propriétaire du véhicule, cette synthèse qui retrace la vie d’un véhicule permet de délivrer à l’acheteur un certificat de situation administrative (anciennement certificat de non-gage) ainsi que les factures du carnet d’entretien ou encore les procès-verbaux des contrôles techniques.
Ces derniers offrent notamment la possibilité de suivre la progression du kilométrage et la régularité des entretiens afin de déceler toute éventuelle falsification du modèle (véhicule à essence, diesel, hybride, électrique).
S’il n’est pas tenu de fournir ces documents, le vendeur peut néanmoins accéder à la demande du potentiel acheteur afin de lui prouver son honnêteté et sa bonne foi. L’acheteur a de son côté la possibilité de réclamer dans une concession de la marque un historique des opérations réalisées ou de faire appel à l’expertise d’un professionnel via un contrôle à la valise de diagnostic (technique de contrôle de l’odomètre avec accès aux différentes mémoires des batteries).
Déceler les falsifications de kilométrage
Certains conducteurs malveillants peuvent falsifier la valeur kilométrique de leur voiture afin d’augmenter leur cote à la revente. Attention à cette pratique frauduleuse qui s’applique aussi bien aux compteurs analogiques que numériques.
La plupart du temps, un véhicule au faible kilométrage -dont le compteur a été falsifié- fera l’objet de défaillances mécaniques qui se déclencheront de manière anticipée au regard de la distance parcourue qui est inscrite sur le tableau de bord.
À l’aide d’une perceuse ou d’un tournevis, il est par exemple possible de remonter un compteur analogique mais cette technique perturbe l’alignement des chiffres. Les compteurs numériques peuvent également être soumis à la fraude en étant débranchés et remplacés par un boîtier relié à la prise diagnostic de la voiture jusqu’au moment de la vente.
Quel que soit l’âge et le nombre de kilomètres au compteur, l’usure et la durée de vie d’une voiture d’occasion peuvent être constatées à partir d’indicateurs simples tels qu’un cuir de volant craquelé, des chiffres manquants sur le levier de vitesse, des sièges abîmés ou autres pédales usées. Qu’il soit particulier ou professionnel, il est possible de déposer plainte pour tromperie à l’encontre d’un vendeur indélicat.
L’action civile contre un particulier doit être réalisée dans un délai de 5 ans à compter de la vente du véhicule (délai de deux ans pour un professionnel à compter de la découverte de la fraude). L’arnaque au kilométrage constitue par ailleurs un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.