La pénurie des semi-conducteurs est désormais bien installée, et de plus en plus elle affecte les différents secteurs pour qui ces composants sont indispensables. Ruptures de stocks, délais de livraisons rallongés, les acheteurs de consoles de jeux vidéo, téléphones portables, ordinateurs ou voitures devront être patients. Côté automobile, la production est bouleversée, avec des usines qui tournent au ralenti, et de moins en moins de salariés réquisitionnés. Il faut habituellement 3 à 4 mois avant de recevoir un véhicule sorti d’usine. Aujourd’hui, c’est minimum 6 mois avant d’être livré. Un changement radical qui dissuade les potentiels acheteurs, et fait diminuer les immatriculations mois après mois…
La France enregistre 118 517 immatriculations pour octobre 2021
C’est 30,7% de moins que pour le mois d’octobre 2020, et 37,3% de moins que pour le mois d’octobre 2019. Du côté des marques, Peugeot reprend sa place de numéro 1 après l’avoir cédé à Renault au mois de septembre. Mais aucun d’entre eux ne tire son épingle du jeu du côté des résultats : les baisses sont bien là, de 37,6% pour Peugeot et 38,1% pour Renault. Citroën suit également la “tendance” avec -36,9% d’immatriculations, accompagné d’Opel (-66,6%), Volkswagen (-45%), et Ford (-51,2%). Les voitures électriques et hybrides sont privilégiées par les constructeurs qui se doivent d’atteindre un objectif annuel concernant la réduction des émissions de CO2. Elles ont donc vu leurs immatriculations augmenter respectivement de 55,2% et 13,7% (hybrides essence).
-30,3% d’immatriculations en Europe pour le mois d’octobre 2021
C’est le plus petit score pour un mois d’octobre enregistré par l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’Automobiles) depuis 1990 : 665 000 voitures vendues pour ce mois d’octobre 2021 sur toute l’Europe. Plus de 30% de moins qu’en octobre 2020. La baisse continue donc et a de quoi effrayer : on avait déjà enregistré -23,2% en juillet, -19,1% en août et -23,1% en septembre, soit 4 mois consécutifs avec de fortes baisses. Sur les 10 premiers mois de l’année, le marché reste en hausse avec +3,1% par rapport à 2020, mais la marge s’affaiblit et le bilan total pourrait basculer vers un chiffre négatif, d’autant que les problèmes actuels ne seront pas réglés ces prochaines semaines.
La pénurie des semi-conducteurs causent des torts à court et longs termes
Combien de semi-conducteurs pour produire un véhicule ?
Le site journalauto.com a dévoilé les chiffres concernant le nombre de semi-conducteurs utilisés pour produire un véhicule. Rappelons que ces composants électroniques servent pour des équipements basiques comme les airbags ou le moteur, mais également pour des équipements high-tech comme les systèmes d’info-divertissement et diverses aides à la conduite qui sont désormais inévitables sur les modèles auto actuels. Une Peugeot 208 compte pas moins de 257 composants, un chiffre impressionnant, mais pas autant que celui de la Mercedes classe S qui a besoin de 2 444 semi-conducteurs pour être fabriquée.
Des marques automobiles plus touchées que d’autres
Ce sont les constructeurs automobiles “tous publics” qui sont les plus touchés par le manque d’approvisionnement, à savoir Peugeot, Renault, Volkswagen ou encore Ford. Des modèles perdent de leurs options, tandis que Stellantis a, par exemple, choisi de privilégier la production des modèles haut de gamme.
Quelles conséquences pour le marché auto ?
Des emplois menacés, des usines qui tournent au ralenti, des véhicules non produits par millions et une baisse significative des ventes. Et les prévisions n’annoncent pas de bonne nouvelle : la pénurie pourrait bien perdurer sur toute l’année 2022.
