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Le rétrofit, ou la nouvelle mode venue tout droit des Etats-Unis qui consiste à transformer une voiture thermique en voiture électrique. C’est en Californie qu’est né ce système de transformation destiné à redonner vie à de vieilles voitures en respectant les préconisations prises par les gouvernements contre la pollution automobile. Explications en détails du rétrofit.
Le rétrofit en France
Le rétrofit est une méthode peu connue dans notre pays, et pour cause : en France, on ne peut homologuer un véhicule avec un moteur différent de celui d’origine sauf si une approbation écrite du constructeur automobile original est obtenue. Cette dernière est impossible à avoir. Seule solution pour les automobilistes ayant eu recours au rétrofit : procéder à l’homologation à l’étranger (ex : Allemagne), pour ensuite faire immatriculer leur voiture en France. Le processus complique la mise en route du véhicule, et dissuade les automobilistes d’avoir recours au rétrofit.
Cette interdiction de seconde homologation est incomprise par les sociétés de rétrofit, notamment puisque l’activité est courante chez nos voisins européens comme l’Allemagne et l’Angleterre. Afin de pousser les politiciens à aborder le sujet concrètement, l’association AIRE (Acteurs de l’Industrie du Rétrofit électrique) s’est créée à la fin de l’année 2018. Après des discussions avec le ministère des transports et l’UTAC – bureau en charge des homologations -, les membres de l’association, qui sont gérants de sociétés rétrofit, ont obtenu une attention particulière et le processus d’homologation spécifique à l’activité du rétrofit devrait être mis en place pour 2020.
Explications sur le rétrofit
La réalisation du rétrofit sur une voiture doit tenir compte des critères suivants :
– la puissance du nouveau moteur ne devra pas excéder celle indiquée sur l’homologation avec l’ancien moteur
– le poids de la batterie doit être limité : le véhicule ne peut pas accueillir plus de 10 à 15% de surpoids par essieu
En chiffres
Arnaud Pigounides, responsable de la société Retrofuture, pense que d’ici 2025, 40 000 emplois pourraient être créés, pour transformer 360 000 véhicules et générer un chiffre d’affaire de 5 milliards d’euros. La société AIRE a estimé que 5500 emplois pourraient être créés, pour 65 000 véhicules transformés et 1 milliard d’euros de chiffre d’affaire.
Les prix de la transformation varient selon le véhicule : actuellement, il faut compter en moyenne 20 000€.
Les automobilistes concernés
Avec le développement de cette activité, les sociétés espèrent que les coûts pourront être divisés par deux, et ce pour une raison bien précise : les ménages qui sont concernés par le retrofit sont ceux propriétaires d’un ou plusieurs véhicules âgé(s) de plus de 15 ans, avec des moyens modestes donc qui ne peuvent acheter un véhicule neuf. Pour intéresser ces automobilistes, le prix de la transformation devra être très différent du prix d’un véhicule neuf, et ne pas excéder un montant raisonnable puisqu’il s’agit de retoucher un véhicule déjà ancien. L’électrique étant une contrainte en terme d’autonomie, les sociétés de rétrofit accueilleront indéniablement plus de véhicules de loisirs, ou peut-être de collection, ces derniers étant moins concernés car leurs propriétaires sont attachés à l’authenticité du véhicule.
Notion de véhicule propre
À travers le rétrofit, l’idée est de toucher les automobilistes avec divers arguments comme l’économie de carburant, ou l’absence de pollution. Ce dernier argument aura son poids à l’heure actuelle où les véhicules polluants constituent le point noir du gouvernement : avec les vignettes Crit’Air, les restrictions de circulation des grandes villes ou le malus écologique, les automobilistes français sont poussés vers l’achat d’une voiture électrique ou hybride, émettant un minimum de CO2 par kilomètre. L’idée des propriétaires de sociétés retrofit est de négocier avec le gouvernement pour appliquer le bonus écologique sur les véhicules transformés, ce qui pourrait favoriser l’activité.
2020 devrait donc être une année significative pour cette activité encore inconnue d’un grand nombre d’automobilistes. Une fois autorisé, le rétrofit constituera-t-il une révolution dans le marché automobile français ?