Tandis que seuls les modèles essence pouvaient jusqu’à présent également rouler au gaz de pétrole liquéfié (GPL), les voitures diesel sont désormais compatibles avec ce type de carburant. Cette solution de rétrofit au gaz permet notamment aux véhicules les plus anciens et les plus polluants d’être éligibles à la vignette Crit’Air 1 afin de pouvoir circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE).
Faire cohabiter la carburation diesel avec le GPL
Développé par la start-up Greenolis depuis 2020, le système Rétrogaz convertit les véhicules thermiques (essence et diesel) à l’hybridation GPL grâce à un dispositif reconnu par le ministère de la transition écologique.
Déjà compatible avec les voitures équipées d’un moteur essence, la conversion au GPL (rétrofit au gaz) s’applique désormais aux véhicules diesel, quel que soit le modèle, l’année ou la marque.
Cette transformation qui fonctionne également avec les utilitaires et autres engins de chantier consiste à installer un réservoir de 45 litres à l’arrière du véhicule (pouvant être logé dans la roue de secours) ainsi qu’une trappe pour le carburant. 
Sans apporter de modification au système d’origine, un système parallèle est créé à l’avant pour acheminer le GPL grâce à l’installation de soupapes, d’injecteurs, d’électrovannes, d’un détendeur et d’un calculateur d’injection additionnel inclus dans le kit Rétrogaz.
L’hybridation s’effectue ainsi en injectant 60% de gaz et 40% de gasoil dans le moteur diesel.
À l’instar des modèles essence-GPL commercialisés par Renault et Dacia, le conducteur peut ainsi choisir entre le diesel et le GPL d’une simple pression sur un bouton situé à l’intérieur du véhicule et le système offre une autonomie en gaz de 400 km.
Estimé entre 3 000 et 4 000 €, le coût d’installation du kit est amorti en 5 ans en moyenne grâce aux économies générées sur les dépenses de carburant (– 40%).
Tournant aux alentours d’un euro, le prix du litre de GPL est en effet moins cher – et plus stable que celui du gasoil (1.76 € actuellement) – au moment de faire le plein.
Rétrogaz dispose de son côté de deux ateliers physiques (à Morainvilliers dans les Yvelines et à Saint-Pierre-du-Perray dans l’Essonne) et d’une équipe mobile afin de procéder à l’installation du kit qui nécessite une semaine d’immobilisation du véhicule.
Deux jours sont en effet consacrés au montage, le reste du temps étant consacré à la certification sécuritaire par la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et du développement (DRIRE) avant la délivrance du certificat de réception à titre isolé et de la carte grise.
Une technologie permettant d’être éligible à la vignette Crit’Air 1
D’ici 2025, la moitié du parc automobile français pourrait être concernée par la mise en place des zones à faibles émissions dans les 43 agglomérations françaises de plus de 150 000 habitants.
Ainsi, ce sont plus de 13.4 millions de voitures particulières classées Crit’Air 3, 4 ou 5 (ou non classées) qui seront visées par cette interdiction de circulation dans les ZFE en raison de leurs émissions de CO2 (14.2 millions de véhicules Crit’Air 2 seront concernés à plus long terme).
Face à ce constat, l’hybridation développée par Greenolis permettant de convertir le diesel au GPL devrait contribuer à éviter la mise au rebut de nombreux véhicules encore en état de marche.
Outre ce bénéfice pour l’environnement, cette solution de rétrofit au gaz pourrait par ailleurs permettre aux propriétaires de véhicules diesel (18 millions en France) de ne pas avoir besoin d’investir dans un modèle plus récent et donc moins polluant.
À ce jour, seulement 1 700 stations distribuent du gaz en France et l’arrivée sur les routes de millions de véhicules roulant avec ce type de carburant pourrait poser la question de la distribution.
En cas de généralisation de cette solution, un réseau de garagistes spécialisés devra également être constitué afin d’être en mesure de répondre à la demande de potentiels millions d’automobilistes.
