Destiné à regrouper les activités du groupe Renault et de la marque au losange en matière de thermique et d’hybride, le siège social de sa filiale Power devrait être implanté à Alcobendas à proximité de la capitale espagnole Madrid.
De nouvelles activités pour Power et Horse
Renault a annoncé la création de sa filiale Power, avec une direction générale à part entière, qui sera chargée de développer des moteurs thermiques, des boîtes de vitesses et des systèmes hybrides (HEV). Aux côtés de Horse – équipementier spécialiste des groupes motopropulseurs thermiques et hybrides -, son rôle sera notamment de superviser l’ensemble des usines du groupe ainsi que des centres de recherche et développement expérimental (R&D). Dans un premier temps, Power bénéficiera principalement aux marques des groupes Renault et Geely – groupe automobile chinois co-entreprise avec Horse – avant de voir la filiale s’ouvrir aux constructeurs extérieurs. Tandis que les ventes de moteurs thermiques seront interdites en Europe en 2035, des projets sur des carburants alternatifs sont également à l’étude. Des projets sur lesquels le géant pétrolier saoudien Aramco devrait intervenir dans le cadre de ce développement commercial sur d’autres marchés.
Vers une division de Renault en cinq branches
En parallèle, le constructeur français table sur un nouveau plan stratégique afin d’organiser toute la société en 5 branches. Outre la filiale Power, Renault prépare sa métamorphose avec l’entrée en Bourse dès cette année du groupe Ampère – chargé de chapeauter la marque au losange – avec une gamme 100% électrique et de nouvelles formes de mobilités à l’étude. La production en France de 400 000 voitures électriques à l’horizon 2025 sur les deux usines de Douai (où sera fabriquée la nouvelle Micra à partir de 2025) et Maubeuge (la future R4 et sa déclinaison fourgonnette y seront produites fin 2024) ambitionne en ce sens de combler le retard sur des concurrents tels que Tesla ou Volkswagen. Résolument plus sportive, la troisième branche devrait être axée sur la compétition notamment en Formule 1 avec Alpine. Enfin, les deux dernières devraient être représentées par Mobilize – qui regroupe les nouvelles mobilités et les services financiers – ainsi que The Future Is NEUTRAL, la première entreprise opérant sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’économie circulaire automobile. Cette nouvelle entité propose des solutions de recyclage en boucle fermée à chaque étape de la vie d’un véhicule (approvisionnement en pièces et matières premières, production, usage et fin de vie).
Le partenariat conclu avec la startup grenobloise Vektor, spécialisée dans la production de batteries pour ses modèles de voiture électrique, ainsi que l’ouverture d’une nouvelle usine à Dunkerque – début de la production prévu en 2025 – devraient également contribuer à la restructuration de Renault. Le futur site de Dunkerque pourrait d’ailleurs produire la voiture Renault R5 Turbo en version électrique pour concourir au championnat du monde de rallye.
Quid de l’alliance entre Renault et Nissan ?
En recherche de liquidités pour investir dans la future entité Ampère, le PDG de Renault Group Jean-Dominique Senard poursuit ses discussions avec le constructeur automobile japonais depuis l’été 2022 pour revoir la structure de son alliance avec Nissan vieille de 20 ans (partenariat Renault, Nissan et Mitsubishi Motors baptisé en janvier 2022 “Alliance 2030″). Majoritaire, la marque Renault et son directeur général Luca de Meo envisage aujourd’hui de vendre une partie de ses 43.4% de parts dans Nissan -le constructeur japonais Nissan Motor Company Limited n’en possède que 15% chez Renault- pour scinder toutes ses activités dans les véhicules électriques du reste de sa production (moteurs à combustion). Alors que Nissan vise une participation dans Ampère, les deux constructeurs auraient trouvé un point d’accord sur un usage limité de cette entité sur la propriété intellectuelle développée par les deux entreprises. La question du partage des droits de l’alliance reste par ailleurs d’actualité depuis la création de Horse en collaboration avec Geely. Principal point d’achoppement : l’éventuelle utilisation de Renault de la propriété intellectuelle commune afin de développer des modèles destinés à être commercialisés en Chine ou aux États-Unis.
Crédit photo : Caradisiac.