À partir de 2035, toutes les voitures neuves mises sur le marché européen seront électriques. Vendues entre 10 000 et 15 000 euros plus chères que les véhicules thermiques en raison du prix de leur batterie, les voitures électriques offrent la possibilité d’être rechargées à domicile pour compenser ce surcoût à l’achat. Avec l’augmentation des tarifs de l’énergie en France, voici quelques indications pour vous aider à estimer le coût d’une recharge.
La mobilité électrique vouée à se démocratiser
Excepté les rares bornes gratuites (enseignes, centres commerciaux), le moyen le plus économique de recharger sa voiture électrique est déjà de le faire chez soi par l’intermédiaire d’une prise domestique ou d’une Wallbox. Pour calculer le coût d’un “plein” à la maison, la consommation d’un véhicule électrique –15 kWh/100 km en moyenne en cycle mixte– doit être multipliée par le prix du kilowattheure de votre fournisseur d’énergie.
Ainsi, en prenant une valeur médiane de 0.146 €/kWh en heures pleines (HP) et 0.125 €/kWh en heures creuses (HC), la recharge coûte 2.20 €/100 km (HP) et 1.90 €/100 km (HC). Pour un véhicule dont la consommation avoisine les 20 kWh/100 km, le prix de la recharge est de 2.90 €/100 km (HP) et de 2.50 €/100 km (HC). Si Qovoltis estime le coût d’une recharge à domicile entre 2.65 € et 4.60 €, EDF revoit quant à elle ces chiffres à la hausse avec un tarif compris entre 8 et 11 € en prenant en compte une voiture équipée d’une batterie d’une capacité de 50 kWh.
Afin d’alléger la facture d’électricité, la plupart des véhicules disposent désormais de systèmes de programmation permettant d’enclencher la charge quand l’électricité est la moins chère ou lorsqu’elle est garantie d’origine renouvelable.
L’explosion du coût de recharge en stations
Les prix pratiqués sur les bornes de recharge publiques peuvent varier de manière considérable selon les réseaux. Ils dépendent notamment du type de borne, de la puissance délivrée –bornes de recharge rapide plus chères que les bornes lentes et accélérées–, de l’opérateur -certains plus chers que d’autres- ou de la période avec des tarifs préférentiels à certaines heures comme la nuit.
Les prix varient également en fonction du lieu d’installation (parking, aire de repos sur autoroute), de l’abonnement souscrit, alors que les forfaits mensuels donnent accès à plusieurs charges gratuites ainsi qu’à des tarifs préférentiels sur les stations de recharge du réseau.
Concernant les bornes rapides, les tarifs pratiqués par Ionity sont de 0.79 €/min (0.30 €/min avec abonnement) et entre 0.40 € et 0.65 €/min par Total. Corridor CNR propose quant à lui la charge à 1 € à laquelle s’ajoute 0.45 €/kWh, tandis que les superchargeurs Tesla -réservés aux véhicules de la marque américaine- sont accessibles à partir de 0.37 €/kWh.
Les superchargeurs réduisent la longévité de la batterie
Si un véhicule électrique consomme en moyenne entre 15 et 18 kWh pour effectuer 100 km en cycle mixte (ville et milieu extra-urbain), il consommera en revanche entre 20 et 25 kWh pour 100 km parcourus sur autoroute. Sur une borne rapide de 250 kW, le coût d’une recharge est de 14.22 € contre 3.31 € à domicile (100 km en cycle mixte).
Sur autoroute, parcourir 100 km nécessitera de débourser en moyenne 19.75 € avec un superchargeur quand une recharge à domicile coûtera 4.60 € (3.67 € en heure creuse). Une différence de tarif conséquente à laquelle s’ajoute le temps de chargement. Il vous faudra en effet compter 7h50 pour charger une batterie de 18 kWh sur une prise domestique classique, contre 4 minutes 30 sur un point de recharge rapide de 250 kW.
Il est néanmoins déconseillé de recharger les véhicules électriques uniquement en charge rapide dans la mesure où ce système réduit la longévité de leur batterie et par conséquent leur autonomie. En ayant systématiquement recours aux superchargeurs pendant toute la durée de vie d’une voiture électrique -10 ans à raison de 12 000 km/an-, l’utilisateur perd également les économies escomptées en termes de consommation de “carburant”.
Malgré des coûts d’usage réduits, le différentiel tarifaire élevé entre une recharge sur une prise domestique et une charge rapide représente ainsi un surcoût qui annule l’avantage financier promis par les constructeurs lors de l’achat du véhicule.