Ce lundi 4 janvier, les actionnaires de PSA et FCA ont officiellement validé le projet de fusion entre les deux groupes automobiles. Le groupe Stellantis sera pris en compte dès le 16 janvier, faisant disparaître les appellations PSA et FCA. On retrouve dans ce nouveau géant automobile les marques Peugeot, Citroën, Opel, DS, Vauxhall, Fiat, Chrysler, Jeep, Alfa Romeo, Maserati, Lancia, Abarth, Dodge et Ram. Que sait-on déjà sur le nouveau groupe automobile et quelle sera sa place sur le marché ?
Stellantis : un départ difficile ?
A l’annonce de la fusion automobile de l’année, on déclarait l’association PSA-FCA comme futur 4ème groupe automobile. Et si la prévision semblait réaliste au moment des premiers échos de fusion, il semblerait que la situation des deux groupes automobiles ait changé. La crise sanitaire actuelle a entraîné et entraîne de forts bouleversements, aussi bien du côté de la production que du côté des ventes de véhicules. En tenant compte des deux groupes réunis, les ventes sur les 3 premiers trimestres de l’année 2020 ont chuté de 33%, portant à 3,9 millions le nombre de véhicules écoulés. Ce score fait arriver Stellantis en n°6 des groupes automobiles derrière Toyota, Volkswagen, Renault-Nissan, General Motors et Hyundai Kia.
PSA-FCA : la conquête de tous les territoires
Et si la fusion se trouve être stratégique, c’est en partie parce que PSA et FCA sont présents sur des territoires bien distincts. Alors que le groupe PSA a conquis l’Europe, Fiat-Chrysler a une forte présence au Canada, aux états-Unis et au Mexique. Seule ombre au tableau : le marché chinois, qu’aucun des deux groupes n’a encore bien intégré. C’est donc avec cette ambition que le groupe Stellantis compte mener à bien sa conquête du monde pour devenir un groupe automobile incontournable.
Stellantis supprimera des marques automobiles ?
Philippe de Rovira, directeur financier de PSA, avait déclaré qu’il ne serait pas raisonnable de conserver « autant de marques, de plates-formes et de gammes de véhicules au sein de Stellantis, étant donné les volumes que font les entités combinées ». Il faudra donc penser à faire disparaître des marques, et si FCA a déjà clairement distingué les marques qui fonctionnent de celles qui peuvent être supprimées, PSA sera partagé entre des figures de l’automobile française avec Peugeot, Citroën, DS, et la dernière à avoir rejoint le groupe Opel, la touche allemande.
Aucune fermeture d’usine automobile
C’est un engagement qu’avaient formulé les deux parties de la fusion en 2019 : aucune usine ne fermera. Avec la fusion officielle, Stellantis compte plus de 40 usines mais avec des rendements bien différents. En effet, pour évaluer l’activité du groupe, les taux d’utilisation de toutes les usines ont été calculés et certaines s’avèrent être dans le rouge. Pour être considérée comme rentable, une usine automobile doit utiliser au minimum 80% de ses capacités. Hors, les usines de Grugliasco, Modène et Cassino (usines italiennes de FCA) étaient à moins de 40% en 2019 (selon bfmtv.com). L’usine de Mirafiori (Fiat-Chrysler) a atteint, elle, un niveau catastrophique de 8,5% en 2019. Côté PSA, l’usine de Poissy en France avait un taux d’utilisation de 29,3% en 2019. Des projets plus ambitieux devraient être attribués à ces usines afin d’exploiter un maximum leur potentiel.
C’est donc au 16 janvier que le groupe automobile Stellantis fera officiellement son arrivée. Reste à savoir si les différentes stratégies du groupe seront efficaces pour le hisser parmi les plus gros groupes automobiles mondiaux.