Ces deux primes sont l’une des motivations principales des achats automobiles actuels. Après le confinement, les professionnels de la vente automobile ont sollicité le gouvernement pour leur venir en aide afin de relancer l’activité. Le président Emmanuel Macron annonçait alors pour le 1er juin de nouvelles réglementations concernant le bonus écologique et la prime à la conversion. Une décision qui a eu un impact positif puisque le mois de juin a affiché une hausse de 1,2% des immatriculationsdans le pays. Alors, pourquoi ces primes sont-elles aujourd’hui suspendues ?
Déjà 125 000 demandes de prime à la conversion
En réalité, les nouvelles réglementations ont posé quelques problèmes de gestion. Lors de l’annonce faite par le président, ce dernier avait spécifié que la nouvelle prime à la conversion serait accordée aux ménages dont le revenu fiscal de référence par part serait inférieur ou égal à 18 000€, ce qui offrait la chance à plus de citoyens français de bénéficier de cette aide. Pour créer l’urgence et faire en sorte que les automobilistes achètent maintenant, la condition principale mentionnée fut que les 200 000 premiers demandeurs seulement bénéficieraient de la prime sous ces nouvelles conditions. Alors qu’au 29 juin, on annonçait 60 à 65 000 demandes de primes faites, ce chiffre est passé à 100 000 au 1er juillet, ce qui a laissé planer le doute quant à la maîtrise du gouvernement sur le nombre, en « temps réel », de primes demandées. La pause a permis d’estimer à plus de 125 000 le nombre de demandes faites.
Qu’adviendra-t-il de la prime à la conversion ?
Il faudra attendre jusqu’au 31 juillet encore pour effectuer une demande de prime à la conversion ou prime à la conversion + bonus écologique. Pour justifier cette pause temporaire dans les demandes de primes, on parle de “mise à jour”. “[…] Les primes à la conversion ne sont pas stoppées. ll est donc toujours possible d’aller en concession et d’en profiter puisque c’est la date de facturation du véhicule qui compte et non la date de dépôt de la demande” précise le Ministère. Au sujet des 125 000 demandes déjà faites, Bruno le maire a réagit »Les 200 000 primes à la conversion prévues seront épuisées d’icila fin du mois de juillet. Nous garderons uneprime à la conversion modifiéemais attractive pour accélérer la baisse des émissions de CO2 et le renouvellement du parc automobile français. » Un communiqué devrait être publié une fois la barre des 200 000 demandes passée, afin d’annoncer les nouvelles conditions pour la prime à la conversion.
Nouvelle prime à la conversion : bonne ou mauvaise idée ?
Selon Largus, il serait plus judicieux de prolonger l’actuelle prime à la conversion jusqu’au 31 décembre, afin de se baser uniquement sur une date et non sur un nombre de demandeurs, mais surtout afin de continuer à motiver les automobilistes à l’achat d’une nouvelle voiture. Si, comme le ministère de la transition écologique l’a laissé entendre, le barème actuel prend fin, les acheteurs risquent d’être nombreux à vouloir précipiter la livraison de leur véhicule “ […] les véhicules neufs qui auront été commandés avant la publication du décret mettant fin au barème de prime du plan de relance pourront bénéficier de la prime à la conversion dans les conditions du plan de relance, sous réserve d’être livrés et facturés dans un délai de trois mois après la publication du décret”.
De plus, les conditions actuelles ont permis une relance exponentielle du marché, avec un score de +1,2% d’immatriculations en France en juin, alors que d’autres pays sont encore en baisse à plus de 20 ou 30%. C’est sans surprise les motorisations thermiques qui ont été le plus prisées des acheteurs, mais c’est parce qu’elles étaient majoritaires sur les stocks à écouler des concessionnaires. Cependant, la part de marché des modèles hybrides et électriques a doublé voire triplé en un an. Selon RTL, les commandes de véhicules ont augmentées de 30% depuis la fin du confinement, et c’est sans nul doute grâce à la revalorisation du bonus écologique mais également aux conditions d’éligibilité de la prime à la conversion. Le défi consistera donc à conserver l’engouement des français pour l’achat d’une voiture neuve grâce à des primes attractives.