Actuellement moins coûteuse que pour une voiture thermique, l’assurance des véhicules électriques devrait être revue à la hausse en 2024. La suppression d’avantages fiscaux et l’augmentation des tarifs des réparations constituent notamment deux facteurs qui expliquent pourquoi les primes d’assurance seront plus élevées en France l’année prochaine. Décryptage.
La Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance de nouveau appliquée
Impôt permettant de financer les services départementaux de lutte contre les incendies et de secours ainsi que divers fonds de solidarité, la Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance (TSCA) est au centre de toutes les attentions.
Jusqu’à présent, les propriétaires de véhicules électriques dont la date d’émission du certificat d’immatriculation est antérieure au 1er janvier 2021 étaient en effet exonérés de la TSCA.
Cette mesure d’exonération qui représente aujourd’hui une réduction de 33% sur la garantie responsabilité civile et de 18% sur les garanties dommages sera désormais de nouveau appliquée à compter du 1er janvier 2024.
Initialement prévue pour être en vigueur uniquement jusqu’à la fin de l’année en cours, la suppression de la TSCA se traduit pour les automobilistes par une économie de 20 à 25% pour un contrat au tiers et de 12 à 15% pour une assurance tous risques.
Les tarifs de l’assurance automobile devraient donc mécaniquement augmenter l’année prochaine pour les nouveaux acquéreurs de voitures électriques dans la mesure où aucune éventuelle prolongation du dispositif n’a été incluse dans le Projet de Loi de Finances 2024 du Gouvernement.
Alors que les propriétaires de véhicules zéro émission bénéficient d’une prime d’assurance annuelle moyenne de 563 € (contre 645 € pour les modèles thermiques essence ou diesel), la hausse devrait ainsi s’établir à hauteur d’un quart des cotisations, soit environ 27% sur la formule tous risques.
Des coûts de réparations plus importants pour les voitures électriques
Truffé de composants à la pointe de la technologie, un véhicule électrique est plus cher à réparer lorsqu’il est impliqué dans une collision.
Équipés d’une structure en aluminium plus légère que l’acier mais également plus coûteuse à restaurer, les modèles 100% électrique exigent notamment l’intervention de carrossiers spécialisés, ce qui engendre des frais de main-d’œuvre plus élevés.
Par ailleurs, le remplacement de la batterie – qui supporte généralement 1 000 à 1 500 cycles de charge/décharge pour une durée de vie de 8 à 10 ans – peut représenter jusqu’à 50% du prix total d’une voiture électrique, ce qui la rend économiquement peu viable comparé à sa valeur résiduelle.
Alors que le coût des réparations automobiles a enregistré une augmentation de l’ordre de 8.42% en 2023, les primes d’assurance vont augmenter en parallèle en raison de l’impossibilité de réparer les batteries.
Ces problèmes de réparation ont déjà des répercussions sur le montant des cotisations d’assurance de certains modèles dont la Tesla Model Y qui affiche une assurance moyenne de 812 € (soit une augmentation de 44% par rapport à la moyenne des primes pour les autres véhicules électriques).
L’arrivée sur le marché de l’auto de nouveaux modèles électriques plus abordables et moins chers à réparer comme la Dacia Spring, la Renault Twingo E-Tech ou la Citroën ë-C3 pourrait néanmoins contribuer à faire baisser le coût moyen des réparations, tout en limitant la hausse des primes d’assurances.